Rencontre avec Danielle Deruy, Directrice Générale du Groupe AEF Info
Les Salons Jeunes d’Avenirs accueillent chaque année plus de 15 000 jeunes en Ile-de-France[1], 7 000 en Hauts-de-France et 4 000 à Marseille-Provence. Ces jeunes, de sans diplôme à bac+5, y rencontrent des entreprises, des associations et des bénévoles pour les aider dans leur parcours vers l’emploi. Danielle Deruy, Directrice Générale du Groupe AEF Info, à l’initiative de ces salons, nous parle de l’importance pour les entreprises et leurs collaborateurs de s’engager auprès de ces jeunes, notamment par le biais du mécénat de compétences.
Le Groupe AEF info[2] a créé en 2013 les Salons Jeunes d’Avenir. Quelles étaient ses motivations ?
Tout simplement parce que notre groupe s’intéresse aux grands sujets sociaux et sociétaux et est particulièrement préoccupé par la formation et l’emploi des jeunes en situation de précarité : ce million de jeunes que l’on appelle les « neets[3] » (ceux qui ne sont ni en éducation, ni en formation, ni en emploi).
Mais c’est aussi avec l’appui de nos 20 000 abonnés professionnels, décideurs publics et privés, que nous avons eu l’idée, en 2012, de proposer une manifestation regroupant conseil, formation et offre d’emploi pour ces jeunes qui n’ont pas de réseaux et ne disposent généralement pas des « codes » de l’entreprise. Cette idée s’est concrétisée l’année suivante, avec le soutien des ministères concernés, de Pôle Emploi, des Missions Locales, de branches professionnelles, d’entreprises, de CFA, d’organismes de formation et d’associations. Sa réussite repose d’une part sur les partenaires qui s’engagent et proposent des milliers d’offres d’emploi ou de formation, et, d’autre part, sur des bénévoles, DRH et collaborateurs qui accompagnent ces jeunes. De grands groupes, comme Essilor, Compass, Microsoft, Engie ou Air France proposent aujourd’hui à leurs salariés de rejoindre cette initiative.
Plus de 500 salariés d’entreprises diverses viennent donner de leur temps sur chacun de vos salons pour orienter les jeunes dans leur parcours ou simplement leur donner des conseils. Quels sont les retours que vous avez pu avoir de leur part ?
D’abord un sentiment de fierté et de valorisation, puis d’utilité. Ils sont unanimes à déclarer que c’est un moment très fort pour eux, qu’ils ne se sont jamais sentis aussi utiles de leur vie en si peu de temps. Les jeunes qui viennent à Jeunes d’Avenirs veulent s’intégrer à la société par le travail, mais ils n’ont souvent pas ou peu de contacts avec le monde professionnel ce qui, naturellement, les inquiète. Jeunes d’Avenirs démystifie le monde du travail, crée le lien, permet des échanges personnalisés, riches et bienveillants qui provoquent souvent de belles rencontres. Que de fois des bénévoles nous ont rapporté avec fierté que des jeunes leur avait dit « Merci. Vous m’avez donné le déclic ! ».
Pourrait-on aller plus loin dans les échanges entre ces bénévoles et les jeunes ?
Oui, et c’est ce que nous avons progressivement mis en place : continuer à les aider de façon pérenne. Certains bénévoles suivent un ou plusieurs jeunes après leur rencontre sur le salon. Cette année nous avons lancé, avec le soutien du Conseil régional d’Ile-de-France, notre « job board » gratuit Jeunes d’Avenirs Recrut’. Cette plateforme propose des offres d’emploi aux jeunes, même non diplômés, et crée également tout au long de l’année les conditions de rencontres entre jeunes et bénévoles. Ces derniers animent un chat en direct et peuvent parrainer un jeune avec lequel ils sont entrés en contact.
Les entreprises devraient-elles s’investir plus massivement dans ce type de démarches d’intérêt général et, si oui, comment ?
Bien sûr qu’il le faudrait et je pense qu’elles sont nombreuses à y aspirer mais ne savent souvent pas comment procéder. Beaucoup de salariés aimeraient aussi s’engager dans des actions de solidarité mais comment faire ? Le succès du mécénat de compétence à Jeunes d’Avenirs est en partie dû au fait que nous proposons un cadre très libre qui s’adapte à tous les profils et qu’il est très efficace, avec des résultats. Seule la motivation du bénévole est importante. Les entreprises peuvent proposer à tous leurs salariés de s’investir de manière simple et structurée dans une opération qui a du sens et les valorise.
Si vous aussi, entreprises ou salariés, voulez rejoindre les bénévoles de Jeunes d’Avenirs les 17 ou 18 septembre 2019, inscrivez-vous sur la plateforme dédiée (demi-journée ou journée entière) : https://formulaire.aef.info/index.php/585839?lang=fr.
A lire également : Salon Jeunes d’Avenir, quand bénévolat rime avec emploi
Version anglaise / English version
[1] Deux éditions par an – la prochaine se tient les 17 et 18 septembre 2019
[2] AEF Info est spécialisé sur les grands champs socio-économiques, notamment ceux liés à l’éducation, à l’enseignement, à la formation, au social, à l’emploi et la RSE et emploie près de 80 journalistes permanents,
[3] “Not in Education, Employment or Training”