Alexia de Bernardy, auteur du livre Moteurs d'engagement
pascale.strubel

Blog

« Bonjour – merci – bravo – sorry » : est-ce si compliqué de créer du lien en entreprise ?

Rencontre avec Alexia de Bernardy,
auteure du livre Moteurs d’engagement

Alexia de Bernardy, multi-entrepreneuse, a créé et géré la société Filapi, un réseau de centres de loisirs d’entreprises et agence événementielle pour enfants de 3 à 10 ans. Après avoir quitté cette structure en 2016, elle s’est consacrée au sujet du relationnel dans l’entreprise avec le livre Moteurs d’engagement et la création de la WE box, société spécialisée dans le lien entre les individus, au service des objectifs professionnels. Dans cet entretien, elle nous explique comment ce lien favorise l’agilité.

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre sur l’engagement ?

Quand j’ai créé Filapi, je me suis rendu compte que si l’on veut que nos salariés soient motivés, engagés, il faut absolument faire preuve d’optimisme et de reconnaissance. Dans une start-up, vous ne pouvez pas miser sur des salaires énormes car les budgets sont limités. Alors il faut trouver d’autres voies. C’est cette expérience que j’ai voulu partager à travers ce livre. J’ai volontairement choisi de livrer les témoignages d’entreprises très différentes, comme le Groupe SOS, l’Oréal, Dior, EY, KPMG ou encore Blablacar pour démontrer que cette méthode peut s’appliquer partout, quelle que soit la taille de la structure, son cœur de métier ou son mode de fonctionnement. Ce livre est la synthèse de plus de 250 témoignages et de 2 000 heures de discussion afin de toucher le plus grand nombre. Son objectif est d’échanger des bonnes pratiques : il y en a plus de 365 dans cet ouvrage.

 À qui s’adresse-t-il ?

Ce livre est destiné à tous les salariés, managers ou non. Les parcours diffèrent cependant selon la situation. Pour le manager, cela peut aller de l’interdiction de faire des mails au sein d’une équipe afin de favoriser les échanges en face à face, à la mise en place d’une épicerie collective, ou encore à la désignation d’un « gardien du sens » pour éviter les réunions superflues qui font perdre du temps à tout le monde. Il est aussi important de terminer ces réunions par un tour de table pour vérifier qu’elles ont été utiles et efficaces : c’est le fameux ROTI (Return on Time Invested). Concernant le salarié, j’insiste sur le fait qu’il est essentiel qu’il prenne soin de lui, en s’astreignant, par exemple, à un véritable « coaching personnel » : trouver le temps de s’isoler, lorsqu’on est en open space notamment, faire des pauses, marcher, parler lentement, déjeuner en silence et… aller plus souvent aux toilettes, un besoin vital souvent repoussé à plus tard faute de temps !

On trouvera dans ce livre une multitude de conseils que l’on peut déployer également avec les clients, les prestataires, les équipes de ménages, de l’accueil, etc.

La We-méthode pourrait se résumer en quatre mots : « bonjour – merci – bravo – sorry »

Oui ce sont des mots simples mais qui sont essentiels dans la relation aux autres. On ne les entend cependant pas assez souvent au sein des entreprises, alors qu’ils font du bien à ceux qui les entendent et parfois même à ceux qui les disent ! Dans mon livre, je cite une étude qui affirme qu’il faut trois à cinq compliments pour effacer un reproche, à la maison comme au travail, car le cerveau mémorise davantage les critiques que les compliments. C’est dire l’importance de savoir s’excuser ! L’excuse permet de tourner la page avec spontanéité et sincérité.

Sur ce même sujet de l’engagement, que pensez-vous de la mise en place de programmes de bénévolat ou de mécénat de compétences dans les entreprises ?

Je pense que c’est très important. Plus d’un tiers des Français avouent qu’ils pourraient faire plus de bénévolat mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Il y a, de la part des salariés, une aspiration à plus de sens dans le travail, qui va de pair avec la quête de lien. Aider une cause provoque de l’émotion, des souvenirs partagés et permet de parler d’autre chose que de son travail. Cela génère de la conversation positive, profonde et apprend parfois l’humilité, lorsque l’on est confronté à des personnes en difficulté notamment. L’arrondi sur salaire et le don de congés sont également des actions simples à mettre en place qui favorisent l’engagement.

Vous avez développé d’autres outils, notamment une application, la WE Room, et un outil de diagnostic, pouvez-vous nous en dire un mot ?

L’application décline le contenu du livre dans le quotidien des salariés. Elle permet de mettre en place des challenges personnalisés en fonction des objectifs des entreprises. Exemple de défis : s’interdire tout anglicisme pendant une journée, faire un selfie avec la personne la plus enjouée de l’étage, etc. On y trouve aussi des contenus sous forme de quiz, citations, bonnes pratiques, destinés à créer du lien social. Cela peut aller d’un jour à plusieurs mois. La WE room peut aussi bien « chauffer la salle » en séminaire que souder une communauté dans la durée.

Le second outil, qui se présente sous forme de graphique, permet d’objectiver les points forts et les points d’amélioration de l’entreprise dans sa capacité à générer un esprit d’équipe et un sentiment d’appartenance. Synthétique et compréhensible par toutes et tous, il aide à bâtir un plan d’action pour créer du lien au sein de l’entreprise. Un résumé de mon livre en quelque sorte !

 

 

Moteurs d'engagement - graphique

 © women’s forum

Version anglaise / English version

Site internet de la WE box : http://www.lawebox.com/

Pour vous procurer le livre : https://www.amazon.fr/Moteurs-dengagement-pratiques-travailler-ensemble/dp/2322103225

 

TAGS: , ,

1

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*